L’anémie est une maladie sanguine caractérisée par une carence d’hématies (globules rouges) ou d’hémoglobine (protéine constituant les hématies) dans le sang. Les globules rouges sont fabriqués par la moelle osseuse.
Comment expliquer les carences ?
Les carences résultent d’un défaut de production des globules rouges voire de leur destruction. Elles permettent de définir deux formes d’anémie que sont les anémies centrales et les anémies périphériques.
1. Les anémies centrales
Elles sont directement liées à la faible production de l’hémoglobine et des globules rouges. Elles sont causées par cinq grands facteurs de risques.
- Une carence en fer : le fer est un des principaux constituants de l’hémoglobine. Il a pour mission de favoriser la fixation de l’oxygène dans cette cellule afin que celui-ci soit transporté dans l’organisme. Un manque de fer entraîne une diminution d’oxygène au sein des hémoglobines. Sur le long terme, cela provoque une réduction de leur taille et de leur nombre. On parle d’anémie ferriprive.
- Une carence en vitamines : les vitamines B9 et B12 sont des acides foliques qui jouent un rôle primordial dans le maintien et la production de globules rouges. Elles sont essentielles à la fabrication des porphyrines qui sont des molécules impliquées dans le transport de l’oxygène.
- Les maladies rénales : l’érythropoïétine (EPO) est une hormone fabriquée par les reins. Elle est indispensable à la production de globules rouges dans la mesure où elle a pour rôle de stimuler la moelle osseuse. La quantité et l’efficacité de l’EPO est réduite lorsque les reins sont affectés par des pathologies.
- Une maladie inflammatoire : certaines maladies vont être à l’origine d’une fabrication de substances inhibitrices. Elles empêchent le processus de fabrication des globules rouges.
- Un dysfonctionnement de la moelle osseuse : il peut provenir d’un vieillissement naturel ou prématuré des tissus qui le composent et produisent les hématies. Ce vieillissement peut être causé par des pathologies graves telles que le cancer ou par une affection de produits toxiques. On parle d’anémie aplasique.
2. Les anémies périphériques
Elles sont rares et dues à une perte voir une destruction des globules rouges pouvant être expliquée par deux phénomènes majeurs.
- Une perte importante de sang : les globules rouges contenus dans le sang sont expulsé de l’organisme lors de saignements abondants. Les menstruations et les hémorragies sont souvent à l’origine de ces pertes. On parle d’anémie hémorragique.
- Une hémolyse : il s’agit d’une pathologie caractérisée par une destruction anormale des globules rouges. On parle alors d’anémie hémolytique. La maladie peut être d’origine génétique ou auto-immune (le système immunitaire combat ses propres cellules)
Symptômes et diagnostic : comment reconnaître l’anémie ?
L’anémie se caractérise par de la pâleur, de la fatigue, des maux de têtes, des palpitations, des essoufflements ou encore des troubles de l’équilibre. Les symptômes sont plus ou moins variables et visibles en fonction de l’origine de la maladie. Il est donc nécessaire d’établir un diagnostic. Le médecin prescrit généralement un hémogramme à réaliser en laboratoire. Cet examen complet du sang repose sur 3 mesures.
- Le calcul du taux d’hémoglobine : il existe des taux en dessous desquels l’anémie peut être déclarée. Ces taux sont de 13 grammes (par décilitre de sang) chez l’homme et 12 grammes chez la femme (10.5 pour la femme enceinte). Chez l’enfant, ce taux change à chaque étape de la croissance. Il doit être de 15 à 18 grammes chez le nouveau-né, 11.5 grammes entre un et deux mois, 10.5 grammes entre un mois et un an, et 11.5 grammes jusqu’à la puberté (1).
- Le calcul du taux d’hématocrite : il s’agit de la place qu’occupent les globules dans le sang. Il permet de connaitre la taille des hématies et de préciser ainsi l’origine de la maladie.
- Le calcul du taux de réticulocytes : il s’agit du nombre de nouveaux globules rouges produit par la moelle osseuse. Lorsque le nombre d’hématie est supérieur à 150 000 (par millilitre de sang), le corps a la capacité de régénérer suffisamment de cellules. On parle alors d’anémie régénérative, souvent caractéristiques des anémies périphériques. La quantité de globules rouges produits est suffisante, mais les pertes sont trop importantes pour éviter l’anémie. Dans le cas inverse on parle d’anémie arégénérative (2).
Les traitements de l’anémie
Les traitements de l’anémie varient en fonction de la forme prise par la maladie et donc de ses causes.
- La carence en fer ou en vitamines : elles peuvent être palliées par une alimentation variée et équilibrée devant contenir des aliments riches en fer et en vitamines B9 et B12. En cas d’insuffisance de ces nutriments dans l’alimentation du quotidien, le médecin peut prescrire des compléments alimentaires sous forme de comprimés. Il est également conseillé de consommer de la vitamine C. Elle favorise absorption du fer par les cellules. L’apport de vitamine B12 peut aussi se faire par injections.
- L’anémie associée à une pathologie : la maladie à l’origine de l’anémie doit être traitée. La prescription médicamenteuse dépendra donc des causes de l’anémie. Généralement, les traitements consisteront à injecter les molécules manquantes à l’organisme, par voie intraveineuse.